Équateur – Colombie, passer la frontière en Bus

Si vous avez un budget serré ou que vous avez déjà pris l’habitude de tout faire en Bus, vous avez la possibilité de passer de l’Equateur à la Colombie facilement par la frontière terrestre .

Sachez tout d’abord que l’on ne passe pas à n’importe quelle frontière. En effet, aller de la Colombie à l’Equateur ou inversement peut s’avérer dangereux. Les narco-trafiquants et les milices sont encore en activité dans certaines zones de Colombie. La région de la côte où se situent les routes de transport de drogues présente le plus de risques. Il y a une seule frontière qui est safe et recommandée par les autorités, c’est une valeur sure depuis quelques années. Ce bureau migratoire est celui de Rumichaca ; localisé entre Tulcan en Équateur et Ipiales en Colombie.
Je suis passée, je suis toujours vivante et je n’ai pas transporté de drogue dans mon sac ! 

La situation actuelle (mai 2018)

Le problème du moment et qui risque de persister selon les dernières informations est la migration en masse des vénézuéliens. Alors que la situation politique et économique du Venezuela se complique, les vénézuéliens s’exilent. Ils cherchent principalement à rejoindre le Pérou, le Chili et l’Argentine qui deviennent des eldorados. La plupart de ces migrants font le trajet en bus par manque de moyens. Vous comprendrez donc la finalité de l’histoire : ils surchargent les frontières.
Rumichaca est le plus touché de part sa localisation géographique et sa sécurité. Il y a en permanence des bus remplis de centaines de Vénézuéliens qui arrivent à la frontière. Les files d’attentes s’étendent sur plusieurs mètres, il y a de longues heures d’attente dans de dures conditions climatiques. Les postes de frontière ressemblent à des camps de réfugiés avec des tentes, des chapiteaux, des installations médicales et des baraques de restauration rapide. C’en est décourageant pour eux.
Revenons à nos problèmes à nous. Ces migrants engorgeant les frontières, il devient difficile pour les touristes et locaux de les traverser. Il faut donc être patient et bien s’organiser. Voici mes conseils basés sur ce que j’ai lu et sur ce qu’il s’est passé.

Arriver à la frontière Équateur/Colombie

La première étape, c’est évidemment de rejoindre les villes frontalières. Du côté de l’Equateur, c’est assez facile depuis Quito ; les bus sont réguliers et le trajet est direct. La plupart des bus partent-et arrivent du terminal de Carcelen (au Nord de Quito) mais il y en a aussi quelques uns à Quitumbe (au Sud) – préférez Carcelen pour avoir plus de choix. Il vous faudra environ 4h30-5h pour arriver à Tulcan, comptez 6-7$. Ces mêmes bus passent aussi par Otavalo. Côté Colombie, ça semble assez facile aussi, vous pourrez venir de Cali, Bogota, Popayan, Armenia, Pasto, Medellin, etc. jusqu’au terminal d’Ipiales. En fonction de la destination, les heures et les prix varient.

Pour ma part, je partais de Puyo, j’avais donc une 10aines d’heures de bus avec un changement. C’était donc impossible de tout faire sur une seule journée. J’ai alors passé la nuit à Tulcan, en Equateur pour repartir le lendemain à l’aube.

Passer la frontière Équateur/Colombie

Il est d’abord plus facile de passer la frontière la nuit que le jour car il y a beaucoup plus de monde. La plupart des gens recommandent de venir tôt le matin (vers 4h-5h) ou tard le soir (vers 9h-10h). Pour ma part, j’ai choisi de passer le matin ; car je ne me sentais pas de faire ça le soir. Bien que ce ne soit pas les plus grandes villes du crime, il faut toujours être prudent et se sentir à l’aise. Je ne l’étais déjà pas des masses à 5h du matin, j’imagine que ça aurait été pire en fin de journée. Il n’est d’ailleurs pas recommandé d’arriver en Colombie aussi tard.
Une autre option, suggéré par le propriétaire de l’hôtel dans lequel j’étais peut aussi être envisagée. Vous pouvez aller à la frontière le soir vers 21h, faire tamponner votre sortie de territoire -et entrée puis retourner dormir à votre hôtel. Ça vous fera payer deux fois le taxi mais vous gagnerez peut-être du temps, vous ne vous lèverez pas à l’aube et vos affaires seront en sécurité. Comprenez que le lendemain matin, vous aurez déjà fait tous vos papiers et vous n’aurez pas besoin de repasser au bureau d’immigration. Vous n’êtes pas contrôlé sur le passage de la frontière et pourrez ainsi tracer au prochain terminal de bus.

De mon côté, je suis partie de mon hôtel en plein centre de Tulcan à 5h, j’ai pris un taxi, en 10min et pour 3,5$ j’étais au poste de frontière équatorien. En 1h, j’ai réussi à avoir mon tampon de l’Equateur et de la Colombie qui sont dans deux bâtiments différents. J’étais super contente.

Voici un maxi conseil pour passer plus vite ; PASSEZ DEVANT TOUT LE MONDE, vous avez le droit. En tant que touriste, étranger (comprenez plutôt non vénézuélien) vous avez un passe droit qui vous octroie un accès prioritaire. Pour cela, cherchez l’entrée la plus proche des bureaux et identifiez-vous auprès d’un agent. Dites que vous êtes touriste, étranger, que vous voulez entrer au lieu de sortir (sens inverse des vénézuéliens) et ils vous laisseront passer en priorité. Surtout, ne faites pas la queue derrière les vénézuéliens, vous allez en avoir pour toute la journée !

Après avoir eu vos tampons, il est relativement facile de rejoindre Ipiales ou Tulcan, les taxis sont fréquents (plus facile du côté Équatorien). Comme souvent ils abusent un peu sur les prix. Si vous avez la chance que j’ai eu, un officier vous aidera à trouver un taxi côté Colombien voir même trouvera quelqu’un pour vous amener gratuitement ! 😉

Une autre option possible, un peu plus simple, est de faire comme pour les précédentes frontières ; prendre un Bus qui vous amène d’un pays à un autre. La compagnie Cruz del Sur par exemple, fait les trajets de Quito à Medellin et Bogota. Vous aurez le confort et la sécurité qu’offre cette compagnie. Par contre, il n’y a qu’un seul départ par semaine. Côté Colombien renseignez vous auprès de la compagnie Bolivariano qui fait aussi le trajet jusqu’au Pérou.

Bon passage de frontières !

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