Nakasendo : de Magome-juku à Tsumago-juku  ou L’épreuve des glaces

Notre randonnée sur le Nakasendo reste un incroyable souvenir de notre voyage au Japon, malgré les défis rencontrés. Nous avions prévu une balade entre les villages de Magome-juku et Tsumago-juku, sur cet ancien chemin de poste emprunté autrefois par les voyageurs, notamment pour aller de Kyoto et Edo (Tokyo). Ce sentier historique traverse des paysages naturels et relie deux villages parfaitement préservés, avec leurs maisons en bois de style japonais traditionnel.

Maison traditionelle de Magome-juku
Magome-juku Japon fev 2025

Cette escapade, recommandée par nos amies Marion et Manon, nous tentait beaucoup. Rappelons que nous étions en février, en plein hiver japonais : températures basses et neige abondante allaient marquer notre aventure.

Nous sommes partis bien équipés, avec notre attirail de grand froid utilisé pour notre voyage en Laponie. En arrivant à Magome-juku, point de départ de notre randonnée, nous avons remarqué le peu de visiteurs et leur équipement souvent léger – premier indice que nous avons ignoré.

Dès le début du parcours, la beauté des paysages enneigés nous enchante malgré une légère bruine. Mais rapidement, un panneau « interdit de passer » nous oblige à contourner par la route. Premier doute sur l’accessibilité du sentier. Plus nous avançons, plus nos inquiétudes grandissent.

À mi-parcours, nous affrontons des zones boisées à la neige compactée. Les descentes deviennent particulièrement périlleuses : chemins verglacés, pierres glissantes, passages gelés. Le paysage est magnifique – rivières, ruisseaux et forêts sous la neige – mais certains tronçons sont si impraticables que nous devons nous aventurer dans les sous-bois, transformant notre randonnée en véritable escalade. Initialement, nous avions prévu un aller-retour depuis Magome-juku où nous avions laissé notre voiture. Mais face aux difficultés du terrain et à la tombée prochaine de la nuit, nous avons opté pour un retour en bus depuis – heureusement, quelques liaisons quotidiennes existent.


Nous avons scrupuleusement sonné les cloches disposées le long du parcours pour éloigner les ours. Tim s’est d’ailleurs inquiété de leur présence jusqu’à ce que nous réalisions, une fois la randonnée terminée, que ces prédateurs hibernaient probablement pendant que nous agitions les cloches à tue-tête.

L’un de nous deux a chuté (je tairai son identité), et nos muscles ont été mis à rude épreuve tant nous étions tendus pour garder l’équilibre : « mets les fesses en arrière, je te dis ».  Sur toute la journée, nous n’avons croisé que deux autres groupes de deux personnes – nous n’étions que six intrépides à braver le Nakasendo hivernal. Malgré tout, l’expérience reste mémorable : des paysages sublimes et un calme absolu.

Les deux villages méritent amplement le détour. Magome-juku s’étire en pente avec sa rue principale bordée de superbes maisons d’architecture montagnarde parfaitement conservées – un véritable bond dans le temps. Tsumago-juku, plus plat et niché dans une cuvette entourée de montagnes, semblait plus animé avec davantage de boutiques et d’ateliers.

Le point culminant de notre journée ? De délicieuses brochettes de boulettes de riz nappées d’une sauce soja sucrée caramélisée : les gohei mochi et des buns vapeurs locaux : les oyakis, dégustées dans une petite échoppe tenue par un couple local. Nous avons également rapporté deux cuillères en bois artisanales, prise chez un monsieur trop sympa (et probablement en situation de handicap).

Cette journée restera gravée dans nos mémoires : deux villages d’une beauté saisissante et une randonnée éprouvante, mais inoubliable.

Un Ryokan pour 3 heures – Mésaventure routière au Japon

Lors de notre voyage au Japon, nous avons découvert les fameuses routes ETC – des voies réservées aux détenteurs d’un abonnement/boitier spécifique, principalement utilisées par les locaux. Notre première rencontre avec cette particularité nous avait déjà valu un détour pittoresque par les montagnes. La deuxième fois, nous avions serré les dents en arrivant avec 30 minutes de retard à notre ryokan où le dîner nous attendait.

Mais la véritable galère est survenue lorsque Tim devait animer une formation à distance. Nous avions tout planifié : retour anticipé à l’hôtel, marge de manœuvre confortable selon le GPS… Sauf qu’en plein cœur des montagnes, entre Narai-Juku et Nakatsugawa, nous nous retrouvons face à une unique option : une unique entrée de route ETC, impénétrable pour nous.

Notre trajet d’une heure et demi se transforme soudain en trois heures de route, avec obligation de faire demi-tour. Catastrophe : nous n’arriverons pas à l’hôtel à l’heure pour sa réunion.

Nous entamons un brainstorming frénétique :

  • Travailler dans la voiture ? Impossible avec le réseau mobile instable des montagnes.
  • Un café ou restaurant ? Tous ferment entre 17h et 19h, et sa formation durait jusqu’à 20h30.
  • Un konbini (supérette) ? Trop bruyant, pas de place assise garantie, et toujours ce problème de connexion.
  • Un Starbucks, Mc Do ou autre chaine ? C’est mort, nous sommes au milieu de montagnes désertes. 

Nous étions vraiment dans l’impasse, réduits à traverser des villages isolés avec la perspective d’arriver dans le meilleur des cas 30 minutes après le début de sa formation.

La solution miracle ? Je déniche sur Booking une chambre d’hôtel à 50€ en last minute. Nous parvenons à atteindre l’établissement une demi-heure avant son appel, le personnel s’empresse de tout finaliser. Une tatami room avec tables basses l’attend, calme et dotée d’une connexion stable. Ce n’est pas idéal, mais ça fera l’affaire ! 

La chambre étant réservée pour une personne, je reste seule dans la voiture pendant ces trois heures. Je m’occupe comme je peux : visite au konbini pour les commodités (courses et pipi), alimentation des réseaux sociaux, écriture de cartes… Emmitouflée dans tous nos vêtements pour économiser le chauffage de la voiture, éclairée par les lampadaires extérieurs, je vois finalement ces heures s’écouler assez rapidement.

Un sacré souvenir de voyage qui nous rappelle que parfois, les galères créent de sacrés souvenirs. 

J’avais au moins une jolie vue quand il faisait encore jour

Comment résoudre ce problème d’accès aux routes ETC ?


Nous n’avons pas de conseils à donner pour cette problématique d’entrées d’autoroutes réservées aux utilisateurs ETC. Malheureusement sur Google Maps, Waze ou même Voyager au Japon Navigation téléchargée exprès (payant et pas top, on la déconseille), il y a seulement 2 options : Routes avec ou sans Péages. Toutefois, certaines entrées d’autoroutes payantes ont des accès non-ETC. Il est cependant très complexe de savoir quel endroit dispose ou non d’un accès non-ETC.

Une option que nous avons trouvée pour notre dernier trajet : regarder sur Google Street View l’entrée d’autoroute prévue dans votre trajet avec péage. Cela permet de visualiser le portique, donc de voir les panneaux des entrées et vérifier s’il n’y a qu’une file ‘ETC-ONLY’. Ça a fonctionné pour nous cette fois-là ; on a pu gagner du temps en prenant la route payante.

Bon courage à ceux qui prennent la route au Japon !

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