From Paraguay to Bolívia

Continuant mon périple sud-américain, c’est depuis Asuncion au Paraguay que je rejoins la Bolivie, dans la ville de Santa Cruz de la Sierra.

NB : Si vous voulez faire le trajet de Santa Cruz jusqu’à Asuncion, c’est la même chose hein.

“Bus from Hell”

Le bus de l’enfer donc, c’est la manière dont il est décrit sur la toile. Pas très vendeur et surtout pas très rassurant.

Lorsque j’ai commencé à me renseigner pour voir comment du Brésil, j’allais rejoindre la Bolivie c’est sur des reviews de ce genre que je suis tombée.

N’étant pas en manque d’aventure ici, je me suis dirigée vers une option plus rapide, plus confortable et surtout plus sûre : l’avion. Sauf que les billets ne sont vraiment pas donnés, en regardant 3 semaines à l’avance (ce qui n’est ni à dernière minute, ni une grande anticipation), j’en avais pour 200€ environ. Hors de question de dépenser une telle somme, je me suis donc rabattue sur le bus. Le fameux “bus from hell” comme certains le qualifie.

Vous vous en doutez, c’est évidemment un peu exagéré. Bien que je connaisse pas mal de gens qui ne seraient pas prêt à faire ce voyage là, ce n’est pas atroce. Loin de là.

Acheter les billets

Vous l’aurez peut-être aussi remarqué mais beaucoup crient à l’arnaque sur internet concernant la vente de ces billets. Et pourtant, rien de bien différent par rapport à toutes les entourloupes élaborées dans ces chers pays pour entuber les touristes.

Effectivement, plusieurs agences de voyages vendent ces billets pour Santa Cruz-Asuncion. Cependant, il n’y a qu’une seule agence qui s’occupe des réservations : STEL TURISMO.

Comme la plupart des gens vous le conseille, il est donc préférable de passer directement par cette agence pour acheter vos billets. Toutefois, ayant connaissance de cela, j’ai décidé de ne pas acheter mes billets auprès de Stel Turismo. Premièrement car le billet valait exactement le même prix dans les différentes agences vers lesquelles je me suis tournée (Ont-ils procédés à un alignement des prix depuis les derniers commentaires en ligne ou est-ce juste à la tête client, difficile à savoir). Deuxièmement car j’ai été très mal reçue par l’agence Stel Turismo ; le guichetier était sur son portable, à peine aimable, il répondait sèchement et bien trop rapidement à mes questions. J’ai donc acheté mes billets auprès d’une agence perdue parmi les autres dans la gare routière d’Asuncion. Et je n’ai eu aucun problème. La compagnie de transport qui effectue le trajet est de toute manière encore différente et s’appelle TRANS ROSARIO.

Je pense que l’unique problématique que vous pouvez rencontrer en n’achetant pas vos billets auprès de Stel Turismo est que vos places, c’est à dire les numéros de sièges que vous avez réservé ne soient pas garantis. Dans mon cas, je n’avais pas fait de demande particulière donc je n’ai eu aucun tracas.

Vous aurez toutefois plusieurs option pour les bus ; chaque jour passe un bus “normal”, celui-ci dispose d’un confort minimal, sans donner trop de détails, ils mettent surtout en garde sur le fait que le bus ne dispose pas de la climatisation. Pour un voyage d’un jour en moyenne, ça peut être vraiment compliqué. Le bus de “luxe” (je ris beaucoup en l’appelant comme ça), n’a que 2 départs dans la semaine, le mardi et le vendredi. Étant fraîchement arrivée le lundi matin à Asuncion (après une courte nuit dans le bus depuis Foz do Iguaçu), je me laisse le temps de découvrir la ville (si ça vous intéresse c’est par ici : ) et je décide de prendre le bus vendredi.

Asuncion – Santa Cruz : déroulé du voyage

20h – Départ d’Asuncion
C’est dans une ambiance chaotique suite à une manifestation que je quitte la gare routière d’Asuncion. Le bus est très ponctuel ; il arrive 15 minutes avant afin de pouvoir “enregistrer” les bagages et vérifier la liste des passagers.
Pour tout vous dire, je suis restée un peu perplexe face au suivi des bagages pour ce voyage. Jusqu’à présent, beaucoup de sérieux avait été apporté à la sécurité des bagages ; notamment la possibilité de récupérer le sien uniquement à l’aide de son ticket numéroté. Pour ce voyage, c’était déjà un peu plus la pagaille.

Jusqu’à 21h, je ne comprends pas bien ce qu’il se passe, on s’arrête plusieurs fois, un peu n’importe où, pour prendre des gens et les déposer plus loin. Ce n’est pas très rassurant. On comprend vite que les conducteurs arrangent les passagers en les déposant en échange d’une contre-partie financière. En soit, ce n’est pas grave, si ce n’est que ça ralentis tout de même l’avancée du voyage dans une circulation déjà très engorgée.

21h30 – Service du 1er repas
A ma grande surprise, les repas, que je qualifierais plutôt d’encas sont inclus dans le voyage. Escalope de poulet frit avec du riz, pain, petits gâteaux, soda et bonbon. C’est plutôt agréable. C’est aussi le moment où commence le film de la soirée, attention les yeux, on a eu droit au dernier pirate des Caraïbes. Youhou.

Là, je sombre durant pas mal d’heures, jusqu’à 6h30 où on nous réveille à grande coup de lumières alors qu’il fait encore nuit dehors.

On roule encore pendant une bonne heure, je ne comprends honnêtement pas pourquoi on nous a réveillé si tôt, jusqu’à ce qu’on arrive, encore plus en plein milieu de nulle part (parce qu’on est déjà bien dans le trou du Paraguay). Je vois une sorte de hangar, on nous demande de sortir et de prendre nos bagages.

1er contrôle des bagages au Paraguay
Là c’est la fête du slip, la douane te retourne ta valise, elle ouvre tout, tâte tout. Des chiens se baladent dans le coin sans vraiment renifler les sacs, à priori, ça doit dépendre des fois. On passe au moins 1h à attendre en se faisant piquer par les moustiques et draguer par les douaniers. Un réveil des plus cocasses.

En repartant ; on a droit à un petit jus de fruit et des biscuits pour le petit-déjeuner. On décolle aux alentours de 9h.

11h – Arrivée à la frontière.
Après avoir passé plus de la moitié du trajet sur le sol paraguayen, on arrive enfin à la frontière entre le Paraguay et la Bolivie. Par chance, les deux administrations sont regroupées dans le même édifice.

 

Le bus s’arrête un peu avant, on doit de nouveau prendre nos bagages et marcher jusqu’au poste de contrôle. Pour sortir du Paraguay, c’est assez rapide, pour rentrer en Bolivie, il faut remplir de la paperasse. Une fois les démarches administratives terminées, rebelote pour le contrôle des bagages, et vas-y que je réouvre tout. J’ai cru comprendre qu’ils cherchaient principalement de la drogue et des produits de contrebande. Mais honnêtement, vu la vivacité de leurs recherches et l’expertise de la fouille, c’est vraiment plus un moyen de dissuasion qu’autre chose.
(Il y a encore des chiens plein de puces qui traînent, des moustiques et ça sent le cadavre, mais rassurez-vous, on s’habitue vite.) On remonte dans le bus sans problème, j’étais vraiment avec un équipage de gens bien.

Au fil des heures passées dans ce bus dans un coma presque profond (j’ai quand même réussi à dormir durant quasi l’intégralité du voyage), je me rend compte qu’on passe vraiment au milieu de nulle part. Pas d’autoroutes évidemment, mais plutôt des routes, équivalentes à de petites nationales. Parfois en terre, parfois infondées de flaques, parfois à sens unique (Enfin, un seul véhicule peut passer), parfois bordé par des élevage de cheveux, chèvres ou vaches tranquillement postés à deux mètres de la route. Chill.

14h – Première pause pipi/plein
Première fois qu’on s’arrête donc dans un endroit qui ressemble à une aire de route (restez tranquille, il y a des toilettes dans le bus). On doit traverser une immense mare de boue pour aller aux toilettes qui s’apparente aux pires sanitaires de camping que vous ayez connu. Venez équipé de la frontale, du papier et du savon !

Pause de 15minutes maxi, et on repart.

15h – 2ème repas (enfin)
On ne change pas une équipe qui gagne, petite cuisse de poulet frit avec du riz et des patates. Là on est content !
Jusqu’à ce qu’un gros bolivien qui pue, aussi officier de police, décide d’interrompre notre déjeuner pour un contrôle de routine. Tout le monde sort ses papiers et ses autorisations. Tout va bien, on repart assez vite.

Jusqu’à l’arrivée en Bolivie, la route se fait longue. Mais 3 films de type Yakuza doublé en espagnol plus tard, on commence à rejoindre la civilisation.

19h30 – Arrivée à Santa Cruz de la Sierra
C’est finalement aux alentours de 20h, donc bien 24h après le début de l’aventure que l’on parvient au terminal. C’est dans une ambiance des plus bordéliques que je découvre les premiers aspects de la Bolivie.

La consécration OU le début de nouvelles aventures.

Tout n’apparaît peut-être pas positif dans mon récit, mais en soit, c’est un trajet de bus largement faisable.

J’ai eu la chance d’avoir une des premières places et ainsi d’être très à l’aise au niveau des jambes. En plus de n’avoir personne à côté de moi, pouvant ainsi bien m’étendre. Les sièges sont inclinables et permettent de s’installer confortablement pour dormir.

NB : Dans tous les bus climatisés que vous prendrez en Amérique du Sud, pensez à vous habillez chaudement et prévoir de petites couvertures, car il fait horriblement froid.

Si vous voulez faire des économies (j’ai payé le trajet 450 000 guaranis soit environ 66€), que vous n’êtes pas trop regardant niveau confort et que vous avez le temps, n’hésitez pas à prendre le bus pour aller de la Bolivie au Paraguay et inversement !

1 pensée sur “From Paraguay to Bolívia”

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