Les aventures se poursuivent en Colombie où nous commencerons un périple de deux semaines que nous attaquerons dans le Sud du pays. Le temps étant compté, nous filons vers Popayan et Salento pour nos deux premières escales.
Après avoir laborieusement traversé la frontière entre l’Équateur et la Colombie d’où je venais de terminer ma mission dans un refuge animalier, je me remets à fond en mode road-trip. Nous avons deux semaines pour faire un tour complet de la Colombie et en découvrir les plus beaux endroits. Et ça commence par 8h de bus d’Ipiales à Popayan pour bien se mettre en jambe !
Popayan
Premier stop de Colombie et premiers enchantements. La ville de Popayan, située très au sud du pays s’est révélée être le parfait endroit pour couper nos longs trajets de bus. Avec nos deux courtes semaines pour faire le tour de la Colombie, il faut en bouffer des kilomètres.
Popayan est une des villes coloniales la mieux préservée de Colombie avec sa cousine Cartagena. Là où cette dernière est vivement coloré, Popayán est toute de blanc immaculée. C’est donc la 3ème « ville blanche » que l’on visitera en Amérique du Sud (avec Sucre en Bolivie et Arequipa au Pérou). A croire que chaque pays a sa ciudad blanca…
Comme l’a été notre engouement pour Sucre et Arequipa, Popayan ne fait pas l’exception. Ces majestueux bâtiments blancs d’architecture soignée ont vraiment de la gueule. Notre escale d’une journée ne nous permettait pas de nous aventurer dans les environs, bien que présentant de l’intérêt. Nous en avons donc profité pour récupérer de nos longues heures dans les transports en communs et nous avons surtout pu flâner dans le centre ville. Le nez en l’air, c’était sans pression que nous découvrions Popayan.
Salento
Une belle représentation de la Colombie ; de la couleur, de la joie de vivre et du café.
C’est une petite ville perdue dans les vallées de la zona cafètera qui a beaucoup, beaucoup de charme. Il y règne un calme olympien et une vraie douceur de vivre. Les maisons arborent des façades colorées qui sont embellies lorsque les rayons du soleil les illuminent. Le simple fait de se balader dans les ruelles est un spectacle à lui seul.
L’intérêt de cette destination est surtout d’en apprendre un peu plus sur la production de cet or noir local ; le café. Particulièrement réputé en Colombie, pas nécessairement pour sa production mais plutôt sa qualité. C’est ainsi qu’après avoir découvert le processus de production de cacao (voir article sur Mindo), nous abordons celui du café.
Nous faisons notre visite dans une exploitation familiale, à taille humaine et pour couronner le tout complètement bio. Loin d’être des bobos assoiffés de commerce équitable, nous avons surtout choisi cette finca pour son côté authentique et ses anecdotes. En effet, notamment dans le processus de croissance de la plante ; cette famille a mis au point différentes techniques pour se passer de pesticides et autres dérivés industriels. Ils ont par exemple diverses autres plantes dans les terrains de cafetiers ayant chacune une vraie utilité. Les bananiers font de l’ombre et constituent une source d’eau, les citronniers apportent des arômes au café, les arbres fruitiers permettent de détourner les insectes, etc.
Après les étapes de lavage, séchage et torréfaction (littéralement faire griller les grains de café), place à la dégustation !
Salento est aussi l’occasion de faire un tour dans la vallée de Cocora, célèbre pour sa faune et sa flore. Une randonnée d’une demie-journée est à envisager pour profiter de cette riche nature. La promenade commence au milieu des palmiers de cires (palmas de cera), originaires et reconnu de cette région qui sont sont particulièrement hauts.
Le chemin se poursuit dans une agréable forêt jusqu’à arriver à une petite hacienda. C’est à ce moment là que la chouette balade se transforme en cauchemar.
Mélangé entre les indications du routard, des locaux et le sérieux manque de balisage et d’indications ; on finit par se perdre dans la forêt des nuages (bosque de los nevados). Oui oui, vous avez bien lu, on s’est donc complètement paumés. Ça n’avait pas l’air si compliqué pourtant, il ne paraissait n’y avoir qu’un seul chemin. C’est finalement après 1h30 de marche en roue libre qu’on se rend compte que nous se sommes PAS SUR LE BON CHEMIN. (Bravo Niels) Et tout ça sous la pluie, évidemment ! Dans des chemins caillouteux, boueux, en pente et glissants. Le rêve. Je vous laisse imaginer notre niveau d’agacement, enfin plutôt de rage. Malgré nos efforts, on ne trouve pas le sentier qui est censé constituer la boucle ; on finit par nous dire qu’il faut faire demi-tour. Et pas qu’un peu puisque qu’il faut prendre TOUT le chemin inverse. (Je vous laisse deviner pourquoi nous n’avons pas de photos/vidéos)
A ce moment-là, ça fait déjà 4h qu’on marche, il est 13h30 et il nous reste 2h30 pour faire tout le chemin inverse, reprendre la navette-4×4 pour retourner en ville, aller à l’hôtel, se changer (car en plus d’être mouillés, on est plein de boue) et repartir prendre notre bus pour Medellín (que nous avions déjà réservé ainsi que l’hôtel). Une vraie belle GROSSE SITUATION DE MERDE. Ce n’est pas sans effort (et sans chute) que l’on parvient à s’enfiler les 2h de supposée marche retour en 1h. Les mollets brûlants, les aisselles trempées, les chaussures boueuses et les petages de câbles sont de la partie. Toujours sous la pluie, on doit faire attention à ne pas tomber, se dépêcher et rester motivé. Je ne sais pas par quel miracle on est parvenu à avoir notre bus, en ayant même le luxe de changer nos pauvres vêtements. Mission accomplie avec de belles courbatures et une grosse fatigue en prime !
C’est sur cette mémorable promenade que nous quittons Salento pour rejoindre la grande : Medellín.