C’est avec grande surprise que j’ai découvert Valencia (Espagne). J’avais complètement sous-estimé cette ville côtière plus au Sud de Barcelone qui m’a permise de passer un super weekend.
Nous sommes partis (illégalement) pour le weekend de Pâques (2021 – vous faites le lien avec la covid) dans cette grande ville, qui est tout de même la 3ᵉ du pays. Pour ces 3 jours, j’avais préparé un programme en 3 temps afin d’optimiser le séjour en fonction des jours fériés et des restrictions.
Jour 1 : Découverte du Centre de Valencia
Je deviens une vraie accro des walking tours. Ça aura été la première activité de notre journée de samedi. Dès 10h, on se met en condition pour avoir une présentation globale de la ville, connaitre les principales choses à voir et gratter quelques recommandations. C’est génial, car cela permet vraiment d’avoir du contexte et donner un peu plus de sens à ce que l’on voit.
Ainsi, pendant deux heures on fait le tour des principaux monuments qui s’accompagnent d’histoires et d’anecdotes. Parmi les plus sympas :
Cathédrale de Valencia
La Catedral del Santo Caliz abriterait (dans une pièce secrète aujourd’hui) le Saint-Graal. Pour les non initiés, c’est la coupe dans laquelle Jésus aurait bu son dernier verre de vin entre potes. Beaucoup de gens sont morts pour récupérer cette relique de la mort donc un peu de respect.
Le tribunal des eaux de Valencia
C’est dans « El Tribunal de les Aigües de la Vega de Valencia » que se jugent les plus grandes affaires de ruisseaux. C’est un comité qui se rassemble pour mettre de l’ordre dans les querelles de voisinage sur l’utilisation de l’eau pour les cultures agricoles. Ils s’assurent aussi que ce soit juste et que tout le monde respecte les règles. On est entre le bureau des lamentations et la cour suprême. Véritable pilier de l’histoire Valenciana depuis l’époque féodale, il fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’Unesco.
La loge de la soie
La Llotja de la Seda était historiquement une des places de commerce principale d’Europe -puisque le port de Valencia était très puissant à la fin du XV siècle notamment. Avec son style gothique et imposant, on imagine bien les marchands venir vendre leurs plus belles trouvailles exotiques. Petite anecdote : beaucoup de statues et gargouilles présentes sur la façade sont des représentations du mal et du diable par… des scènes de sexe. (Patrimoine de l’humanité également)
La place Ronde
Détour par la Plaza Redonda qui comme son nom l’indique est parfaitement ronde. Elle y abrite couturière/mercerie et des céramistes.
Marché Central
Passage obligé par le Mercat Central de València grand, aéré, majestueux. Il ressemble à un hall de gare dans lequel on aurait installé des stands. On vous conseille d’éviter le fond si vous craignez l’odeur du poisson de bon matin. En revanche, cela fait plaisir de déambuler dans les allées pleines de locaux qui remplissent leurs paniers (ça change de la Boqueria de Barcelone contaminé de touristes). Il serait l’un des plus vieux marché d’Europe et à une place particulière dans le cœur des habitants qui font même bruler leurs fallas de carnaval au centre. (Si vous y allez regarder l’énorme trappe métallique au sol dans laquelle ils font le feu)
* Petite parenthèse *
Qu’est-ce que les fallas ? Eh bien quelque chose qu’on ne verra pas de si tôt déjà. Personnellement, je n’ai pas encore pu y participer, mais cela reste dans un coin de ma tête pour l’avenir sans restrictions Covid. Grosso modo, c’est un grand carnaval. Les fallas sont de grandes statues en papier mâché peintes qui représentent l’année passée et sont brulées à la fin des festivités. C’est la fête partout, les pétards vont bon train, la musique résonne dans les rues ; la vraie fiesta. Cela dure pendant 2 semaines mais les 3-4 derniers jours sont les plus intenses.
Profiter d’El Carmen
Après le tour, on en profite pour se détendre, siroter un jus d’orange (de Valencia) frais à la terrasse de l’institution : Orxateria Santa Catalina. On fait aussi ce que j’aime le plus : me perdre dans les petites rues de la vieille ville ; tourner en rond pour toutes les voir et partir à la recherche de détails enchanteurs.
Beaucoup de resto étaient fermés – aussi parce qu’on s’y prenait trop tard pour manger, mais on a tout de même trouvé un endroit sympa pour manger des Tapas : Colmado lalola dans le centre-centre.
[Pas testé mais il était dans ma liste donc je le pose là : Taberna la Senia qui avait l’air très bien aussi]
Magasin extrêmement cool avec des illustrations géniales ainsi que des produits de créateurs et artistes locaux : La Postelera.
Jour 2 : Centre étendu, plage et musée
On commence à nouveau cette journée par le magnifique buffet petit-déjeuner de l’hôtel Vinci lys. Pas de chance ce matin, il fait gris, cependant j’avais déjà prévu le coup en planifiant d’aller au musée. Nous voilà donc partis pour la découverte d’un magnifique complexe moderne et immaculé qui redonne le goût aux édifications futuristes tant c’est réussi.
Jardin de Turia
Pour aller jusqu’à la Ciutat de les Artes i les ciences, on passe d’abord par le Parc de Turia qui s’étend sur tout un bout du centre-ville. Il se situe dans le lit de l’ancien fleuve Turia qui a été détourné de la ville car il créait des inondations. Aujourd’hui c’est donc une grande étendue verte en contre-bas qui est un véritable lieu emblématique pour les Valenciens. Ils ont d’ailleurs l’habitude de se dire qu’ils se rejoignent au « Rio » (rivière).
Cité des arts et des sciences de Valence
Dans ce beau complexe du futur il y a plusieurs édifices : l’Hemisferic ; le plus atypique en forme d’œil avec une salle de ciné IMAX. Le jardin botanique couvert d’arcs flottant. L’océanarim, pseudo en forme de nénuphar et le musée des Sciences en forme de squelette de dinosaure. C’est lui qu’on aura visité !
Mon conseil est plutôt d’éviter les horaires des familles car les enfants sont quand même sacrément gênants. On a cependant bien profiter de beaucoup d’activités et de découvertes ludiques – sans tout faire car il faudrait une journée entière et car on avait la flemme de tout lire en anglais/espagnol. Mention spéciale à la partie super intéressante sur Mars et l’éclosion de poussin à l’occasion (coïncidence ?) du week-end de Pâques.
Même si vous n’avez pas envie de vous faire l’intérieur du complexe, vous devez impérativement passer par cet endroit. Il y a souvent des expos et animations extérieures en plus de la beauté de l’endroit.
Manger
Suite à ça j’ai une recommandation très chouette, mais pas du tout locale : un restaurant spécialisé dans les brochettes japonaises où on s’est régalés (et où on a galéré pour finalement pouvoir y manger car trop demandé – donc gage de qualité ?) : Hikari Yakitori Bar.
Au passage, j’ai beaucoup aimé me balader dans le quartier Russafa – dans lequel il y a pleins de restos super. A vrai dire, la liste de restaurants que j’avais fait avant de partir se concentrait principalement sur ce quartier (meilleur endroit pour les brunchs à ce que j’ai pu voir). De ce qu’on en dit – et ce que j’ai pu voir, c’est un quartier assez jeune, peut-être hipster sur les bords. Assez résidentiel mais très agréable. Petite boutique sympa pour faire une pause shopping : Gnomo.
Si l’on passe par Valencia, on est obligé de tester le goûté locale : boire une horchata et manger des fartons. L’horchata est une boisson végétale sucrée, préparée à base de chufa – une plante qu’on ne trouverait qu’ici, mais qui vient originellement d’Egypte. En tout cas, la région est le seul producteur d’Europe et premier mondial. Ça ressemble à des fèves, scientifiquement parlant ce sont des tubercules. Personnellement ce n’est pas mon truc, mais c’est chouette de tenter pour la forme. Pour ce qui est des Fartons, c’est un mélange de biscuit à la cuillère et brioche – c’est simple donc ça plait à tout le monde ! Nous, on a expérimenté les nôtres à l’Orxateria Daniel dans un cadre très joli dans le Marché Colon.
Bord de Mer
La suite de la journée est rythmée par un gros objectif : aller à pieds jusqu’à la plage. Contrairement à sa cousine Barcelone, le bord de mer de Valencia est assez éloigné du centre (45 min de marche). Mais cela vaut le coup, l’ancien port est sympa, c’est très vivant le weekend et la ballade est agréable. Attention par contre de bien suivre le gps et ne pas essayer de suivre le jardin de Turia les yeux fermés – nous on a bien perdu 1h et quelqu’un n’était pas trop content après ça alors on a dû faire un blind-test pour passer le temps.
Comme récompense après notre périple et nos 24 km de marche de la journée = un Room Service. Les joies d’être à l’hôtel en ayant tous les restaurants fermés le soir (bonne excuse surtout).
Jour 3 = Coucou Albufera, Bye Bye Valencia
Ça sera notre première vraie grasse matinée du séjour et c’est important surtout quand on part pour un weekend seulement. C’est aussi le jour du retour, alors avec nos 3h30 de route la journée est bien entamée.
Palmar & Albufera
Ainsi, on a repris la voiture pour se diriger vers El Palmar y la Albufera de Valencia qui est à vrai dire une réserve naturelle. C’est une lagune d’eau douce qui abrite une faune et une flore très riche, réputée notamment pour l’observation des oiseaux. Le coin est encore plus connu pour ses rizières où la riziculture est une des plus grandes d’Europe. (Vous commencez à faire le lien avec la paella ?)
Enfin, de ce parc naturel, nous on a surtout vu des marécages pour être honnête. On a voulu faire les road tripper en longeant les petites routes autour du lac, mais ce n’est pas la folie. Finalement le mieux c’est probablement de faire un tour en barque – on trouvait ça trop touristique – au final, c’était peut-être le seul moyen de profiter de l’endroit.
Paella Valenciana 🥘
Finalement, le vrai highlight de la journée a été de gouter à la paella Valenciana qui serait la première et « vraie » paella espagnole, l’originel. La recette de base est avec du poulet, du lapin et… des escargots ! Le principe, c’est surtout qu’il n’y a pas de fruits de mer et elle n’est pas jaune. Même si je ne suis pas trop fan du lapin, je me suis sentie obligée de tester et c’était trop bon !
Notre weekend à Valence s’est donc achevé sur une bonne paella. Une nouvelle découverte surprenante et ça fait du bien de voyager même à côté !
Valencia c’est validé !