Sucre – ma pref’

Sucre, capitale historique du pays est aussi connu sous le nom de la ville blanche. Et pour cause, le centre ville est composé quasi exclusivement de maisons blanches. Cela donne une vraie élégance à la ville et un charme bien particulier notamment grâce à son vieux centre.


La ville est relativement petite mais regorge d’architectures coloniales et d’influences espagnoles. C’est une ville très touristique où on se sent à l’aise rapidement, notamment car il est facile de se repérer grâce à la géométrie des rues.

Depuis des années et aujourd’hui encore, le statut de capital est discuté et reste un sujet tabou au sein du pays. Dans les fait, La Paz est la capitale de la Bolivie ; c’est là où se trouvent tous les pouvoirs à part l’organe judiciaire qui est resté à Sucre. Le gouvernement est à La Paz, qui reste de cœur du pays sur tous les points, malgré que Sucre soit officiellement la capitale. Les habitants de Sucre revendique d’ailleurs leur légitimité et ne sont pas prêt de lâcher !

Qu’est-ce que j’ai particulièrement apprécié à Sucre ?

– Le mirador

Le mirador de la recoleta surplombe la ville et offre un magnifique panorama sur les reliefs des alentours de Sucre. C’est un endroit toujours animé, beaucoup s’y rendent en fin de journée.

Le petit plus de cet endroit est le café/restaurant avec une superbe terrasse ombragée où l’on peut déguster des petites douceurs ou se rafraîchir à coup de bière bolivienne tout en écoutant quelques sonorités traditionnelles.

– La casa de la Libertad

C’est de loin le musée le plus intéressant que j’ai fait depuis le début de mon voyage (suffisamment pour que je le fasse 2 fois, presque 3 —> 2 en français, 1 en anglais). Ce n’est pas tant les collections qui sont intéressantes que la visite guidée. Disponibles en plusieurs langues, les visites retracent l’histoire de la Bolivie à travers des objets emblématiques.

C’est dans ce lieu emblématique qu’a été signée la déclaration d’independance de la Bolivie, qu’on a d’ailleurs le privilège d’observer. C’était un moment des plus instructifs dans un très joli cadre.

– La randonnée des 7 cascades

Petite balade matinale durant laquelle j’ai failli rendre l’âme. Pour la plupart des gens, c’est du pipi de chat, mais dieu sait que l’exercice physique le matin c’est compliqué pour moi.

Pour cette randonnée, il y a deux options ; passer par une agence où se débrouiller par soi-même. Nous, on a choisi un intermédiaire, on a rencontré un bolivien, qui a été guide  pendant des années et qui nous a proposé de nous accompagner. Honnêtement tant mieux, car il n’y a aucune indication, aucune balise et les chemins arrivé vers les cascades n’en sont plus vraiment.

En période sèche, il est possible de remonter la rivière directement mais durant la saison des pluies (à ce moment là pour nous), il faut passer par les côtés rocheux et escarpés. Nous n’avons pas pu aller jusqu’à la dernière cascade car le chemin était trop dangereux.

Cette petite escapade permet de s’évader dans la nature en étant toujours dans la ville de Sucre. C’est un endroit très agréable où on peut profiter de la faune bolivienne. A l’heure du pique-nique (#sandwichdechips), nous avons été rejoint par un groupe d’enfants tous plus mignons les uns que les autres.

– La Plaza 25 de Mayo

Comme dans beaucoup de villes d’Amérique du Sud (en tout cas de la Bolivie et du Pérou), on retrouve une place centrale cœur de l’animation, hub urbain et lieu de rencontre. Sur cette place, on retrouve de nombreuses belles institutions ; mairie, préfecture, cathédrale… Au centre de la place arborée d’un petit parc siège la statue du maréchal Antonio José de Sucre ; deuxième président de la Bolivie, héros de l’indépendance et libérateur de cette dernière.

– Covento de la Recoleta

C’est aussi fun que ce que l’on peut s’imaginer d’un monastère. Par contre, c’est très joli et très bien entretenu, un vrai petit havre de paix. La pépite de cette visite est le grand cèdre millénaire qui possède un caractère mystique. La légende raconte que si l’on tourne trois fois au tour du cèdre du côté droit ; 3 vœux se réaliseront. Si l’on tourne à droite ; un mariage est attendu l’année suivante.

– Les petites douceurs

En Bolivie, le chocolat se fait rare. Le BON chocolat (et non pas une pâte de sucre couleur caca) encore plus. C’est finalement à Sucre qu’on trouve un chocolat mangeable, voir même assez bon. Il a une grande notoriété et il fait dire qu’il a su travailler son image aussi. On compte plusieurs magasins et salons de thé dans le centre proposant des produits d’une grande qualité. Mention spéciale au nom de ce chocolatier : « para ti » (pour toi).

Les salteñas, version bolivienne des empanadas (petits feuilletés à la pâte un peu sucrée, fourrés de viande, fromage, légumes et sauces) de El patio salteñeria que l’on déguste dans un cadre magnifique.

Sucre sort vraiment du lot par rapport aux autres grandes villes de Bolivie.

Focus sur le Pujllay

Le pujllay, ce n’est pas un carnaval, première fausse idée reçue. C’est plus une célébration de guerre, mais une célébration heureuse de la communauté des Yamparaes. Cette cérémonie honore la bataille (12 mars 1816) entre les colons espagnols et les locaux indigènes gagnée par ces derniers. On nous raconte que cette victoire résulte d’une guerre psychologique. En effet, les guerriers boliviens se sont mobilisés en amont pour effrayer les espagnols.

On se sont ainsi vêtus de plusieurs accessoires de métal, qui en marchant simplement faisait croire à une grande armée. Une armée équipée de cheveux, d’armures et surtout de nombreuses armes. Les jours précédents l’arrivée des espagnol sur le champ de bataille, ils ont trottié au fond de la cuvette de montagne amplifiant le bruit et se montrant toujours plus impressionnant. Comme le content aujourd’hui les boliviens, la bataille était gagnée d’avance. Et c’est bien ce qui s’est produit.

Cette statue située sur la place centrale du village rappelle la ferveur de la victoire. On y voit un combattant arborant la tenue traditionnelle de la région. Il est au dessus d’un soldat espagnol, il a une coupe dans un main et le coeur de l’espagnol dans l’autre. La légende raconte qu’ils ont mangé les cœurs des soldats espagnol en signe de domination.

Aujourd’hui, le pujllay représente aussi une danse traditionnelle des Yamparaes. Vêtus de noir blanc et rose, le plus singulier restent leurs chaussures de bois et métal très lourdes qui reprennent celles utilisées avant la bataille.

Ce carnaval est entré au patrimoine de l’Unesco. On y trouve principalement des groupes de personnes venues des environs pour participer aux festivités et des touristes. Les animations s’étalent sur toute la journée ; les groupes folkloriques s’enchaînent avec chacun leurs spécificités ; danses, costumes, musique. Ils partent de la place centrale et descendent jusqu’au totem d’offrande ; ils se présentent ainsi aux spectateurs. (Cet endroit est blindé-blindé)

Tarabuco est par ailleurs un village réputé pour son marché dominicale et ses tissus. Même sans le Pujllay, c’est escapade à envisager pour sortir des grandes villes étapes boliviennes. D’autant plus que la route depuis Sucre offre de beaux panoramas.

Prochain épisode à La Paz les gonzitos !

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